Dans les années qui suivent la conquête britannique de 1760 et la révolution américaine de 1776, des colons s’établissent dans la vallée de la rivière Châteauguay. Beaucoup de loyalistes fuyant les États-Unis, des immigrants des îles Britanniques et des Acadiens se joignent à un nombre considérable de Canadiens français venus d’autres régions.
Le village de Sainte-Philomène apparaît au début du 19e siècle. L’occupation du territoire se fait d’abord sur le bord de la rivière Châteauguay, celle-ci étant la voie de communication desservant l’arrière-pays. Dès la fin des années 1830, Sainte-Philomène s’inscrit dans l’histoire du Québec alors que deux de ses jeunes sont condamnés à la déportation en Australie pour avoir participé à la rébellion des patriotes. La région s’était agitée lors de l’insurrection, mais on raconte que les soldats ne brûlèrent pas de maisons à Sainte-Philomène, car nombre d’entre elles étaient hypothéquées auprès d’un riche marchand, John McDonald. Grand perdant éventuel d’une telle répression, McDonald aurait influencé les décisions de l’armée britannique.
La fondation de la paroisse remonte à 1840. Côté civil, c’est en 1845 qu’un premier conseil municipal est constitué. Le maire est Antoine Couillard et le secrétaire-trésorier, le notaire Josime Pelletier. La population est alors de 1836 habitants. Ce n’est qu’en 1855 que le concept de municipalité est établi juridiquement avec comme maire John McDonald. L’ouverture d’un premier bureau de poste remonte à cette époque.
À ce moment, l’agglomération profite depuis peu de l’ouverture d’une route entre Sainte-Martine et le Sault St-Louis (Caughnawaga). Cette ouverture vers le fleuve favorise le commerce.
La future route 138 porte alors officiellement le nom de Chemin planchéié et macadamisé. Le développement de Sainte-Philomène se fait dorénavant non plus sur la rivière, mais sur cet axe routier, surtout près de l’intersection avec la rue de l’église, ouverte vers 1880, qui relie le village à Saint-Isidore.
La région s’ouvre encore davantage au commerce avec l’inauguration du chemin de fer dans les années 1880. Pendant près d’un siècle, le village sera desservi par une station située sur le rang Sainte-Marguerite.
À compter des années 1910, la petite municipalité entre dans l’ère de l’automobile et, grâce à des subventions provinciales, développe un réseau routier qui, en 1934, avec l’ouverture du pont Mercier, s’ouvre sur Montréal. Entre-temps, le téléphone (1905) puis l’électricité (1926) sont devenus accessibles aux Philoménois. À cette époque, le chef-lieu est Sainte-Martine où se trouvent plusieurs institutions importantes, tant civiles que religieuses : bureau d’enregistrement, école d’agriculture, couvent de sœurs, etc.
Progressivement, le développement de la communauté se poursuit dans un contexte rural à travers la crise des années 1930, puis la période de la guerre suivit de l’essor économique des années 1950.
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