Saint-Antoine, anciennement Higho, Higho de Cocagne ou Saint-Antoine-l'Ermite, a plus de 185 ans d'histoire.
Au printemps 1832, les trois sœurs DesRoches, venues du haut de la rivière Cocagne avec leurs maris, sont les premières à revendiquer des terres à Saint-Antoine. Joseph Goguen (Barbe), son frère Anselme (Geneviève) et Basile Thibodeau (Marguerite) sont venus faire de l'érable à sucre dans un secteur du chemin Grub.
Pendant que les hommes travaillaient à l'érablière, les trois dames s'aventurèrent dans la forêt. Lorsqu'ils arrivent sur la terre actuelle de feu Gérard (fils d'Édouard) Caissie et de son épouse Alice sur la rue Caissie, Marguerite plante un bâton en terre et prétend que cette terre serait la sienne. ‘’Vous, mes sœurs, prenez les autres terres.’’ Elle trouva que la terre était plus haute que les autres avec du bois de bonne qualité et un sol fertile.
Geneviève a hérité du terrain où habitent aujourd'hui les frères Lionel et Robert LeBlanc sur la rue Bel Air. Le terrain suivant, ancienne résidence de Valmond (fils de Floribert) Léger au 34 avenue de l'Église, qui comprend l'emplacement de l'église actuelle, devient le terrain de Barbe Goguen. Ils appelaient leur colonie ‘’Higho de Cocagne’’, en raison de son élévation par rapport aux paroisses voisines (Notre-Dame, Sainte-Marie et Bouctouche).
L'année suivante, en 1833, les sœurs DesRoches s'établissent sur ces terres revendiquées avec leurs épouses. Par la suite, d'autres familles les rejoignirent, et une première chapelle de 28 pieds sur 40 pieds fut construite en 1838. Jusqu'à cette époque, c'était la maison de Joseph Goguen qui servait de lieu de messe. En 1859, la chapelle étant déjà trop petite, on construisit la deuxième église d'une dimension de 36 pieds sur 50 pieds, en plus d'une sacristie de 18 pieds sur 20 pieds.
Le nom de Saint-Antoine-l'Ermite a été donné en 1873 par l'abbé Gosselin en raison du révérend Antoine Gagnon qui exerçait le ministère dans la région.
De plus, un bureau de poste (1873) et une petite école (1876) sont construits, et un petit hameau se niche autour de cette mission. L’école était située sur le terrain actuel de feu Jean-Paul (fils d’Amédée) LeBlanc et de son épouse Élise au 98, avenue de l’Église. Le premier maître de poste fut Cyprien Dionne.
En 1886-1887, une ligne de chemin de fer est construite entre Bouctouche et Moncton. Cela profita à Saint-Antoine car la paroisse se trouvait sur le tracé de la ligne. La voie ferrée passait à l'endroit où se trouve aujourd'hui la rue Yvon. Des entrepreneurs s'installent à proximité de la gare et Saint-Antoine devient un centre de services tel qu'il est aujourd'hui. Le chemin de fer était utilisé pour transporter des marchandises et fournir un service de passagers aux personnes se rendant à Moncton. En 1963, le train Moncton-Bouctouche effectue son dernier voyage. En 1966, les voies ferrées ont été supprimées.
Petit à petit, le centre du village s'est déplacé pour devenir la rue Principale telle qu'elle est devenue connue.
Avec l'arrivée des premières familles, un cimetière s'imposait. Au fil des ans, les premières pierres tombales ont été perdues et les quelques centaines de noms de nos bâtisseurs ne sont plus en place. On dit même que deux cimetières sont construits l'un sur l'autre.
Ainsi, une croix a été dévoilée et bénie le 5 juillet 2009 pour reconnaître nos premiers habitants de Saint-Antoine à l'emplacement du premier cimetière. Le Monument des Pionniers a été installé en 2010 là où se trouvait le premier cimetière du village pour commémorer les noms de nos braves bâtisseurs arrivés ici à partir de 1833. En 1923, la grande église en pierre que nous avons aujourd'hui a été construite avec des dimensions de 158' par 60 '.
La municipalité est officiellement constituée sous le nom de Village de Saint-Antoine en 1966. Le conseil est composé d'un maire et de deux conseillers jusqu'en 1974.
Des générations de pionniers et de bâtisseurs ont contribué à l'évolution du village. Aujourd'hui, le Village de Saint-Antoine, situé dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, compte 1 733 habitants, dont 87 % sont francophones (statistiques du recensement canadien de 2016). La municipalité est située à 34 km au nord de Moncton, ce qui explique pourquoi c'est un endroit privilégié pour les gens qui veulent vivre en paix à la campagne tout en étant à proximité de la grande ville.